Catherine Nicolaï
Conteuse

Conteuse

Avant l'écriture, l'essence de la vie se transmettait par l'oral.

En plus de son rôle fondamental d’initiation aux règles de la société — dans les sociétés orales, comme encore aujourd’hui où l’écriture et l’image sont reines — le conte a toujours servi d’initiation à la vie.  Il évoque chacun des moments fondamentaux de notre existence, de la naissance à la mort et particulièrement le passage de l’enfance à l’âge adulte.
La quête du sens de la vie, la survie dans des milieux rudes, la mort, la famille, l’amitié, l’amour, les relations avec la Nature, la fidélité, la recherche de la sagesse, la lutte contre l’adversité sont des motifs récurrents dans les contes de tous les pays du monde.
 En confrontant les histoires de différents pays, on s’aperçoit que les leçons de vie et les valeurs partagées sont souvent les mêmes. Le conte est universel car il nous parle de notre humanité.

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Le vieux chameau

Le conte est plus qu'un spectacle vivant, c'est l'art de la relation.

C’est une conversation amoureuse à trois : conte, conteur, public. Un art de la rencontre qui s’adresse au public adulte autant qu’enfantin ou adolescent.
C’est un art de la parole mais aussi un art de l’image, image intérieure que les mots font naître.
C’est l’art d’ouvrir une porte entre les humains, sans effraction, tout en douceur, grâce à cette matière magique que sont les contes.
Les contes ont longtemps été oubliés, car l’écrit puis l’image ont effacé l’oralité. Longtemps ils sont restés endormis, mais vivants.
L’écrit les a probablement sauvés de l’oubli, les collecteurs les ont protégés, classés, couchés dans des recueils qui sont devenus des ressources essentielles et précieuses. Mais trop à l’étroit dans les pages, comme des fleurs séchées dans un herbier, les contes rêvaient de s’enfuir. Ils ont saisi les yeux, les oreilles et la langue de ceux qui se sont penchés trop longtemps sur les pages de ces recueils. Ils ont réussi à imposer leur volonté d’être dits, contés, triturés, transformés, envoyés vers d’autres zoreilles par les conteurs.

Conter à l’hôpital

Depuis 5 ans, dès que possible je vais conter à l’hôpital Raymond Poincaré, à Garches, aux enfants et aux adultes, à l’école ou en réanimation. C’est une belle expérience où je reçois plus encore que je ne donne.